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EACEA National Policies Platform:Eurydice
Organisation de l'enseignement secondaire supérieur professionnel

Switzerland

6.Enseignement secondaire et post-secondaire non supérieur

6.7Organisation de l'enseignement secondaire supérieur professionnel

Last update: 22 December 2020

La formation professionnelle comprend la formation professionnelle initiale, la formation professionnelle supérieure ainsi que la formation continue à des fins professionnelles. Le système suisse de formation professionnelle diffère de la plupart des autres systèmes européens, avec son organisation principalement duale au degré secondaire II et une large palette de formations professionnelles supérieures au degré tertiaire hors secteur des hautes écoles.

 

Introduction

La formation professionnelle initiale au degré secondaire II a pour but la transmission et l’acquisition de connaissances et d’aptitudes essentielles à l’exercice d’une activité professionnelle.

Elle permet notamment à la personne en formation d’acquérir :

  • des qualifications spécifiques qui lui permettront d’exercer une activité professionnelle avec compétence et dans le respect des normes de sécurité ;
  • une formation générale de base qui lui permettra d’accéder au monde du travail et de s’y maintenir, et de s’intégrer dans la société ;
  • des connaissances et des compétences économiques, écologiques, sociales et culturelles, qui lui permettront de contribuer au développement durable ;
  • la capacité et la volonté d’apprendre tout au long de sa vie, d’exercer son sens critique et de prendre des décisions de manière autonome.

La formation professionnelle initiale peut être suivie comme

  • une formation initiale de trois ou quatre ans donnant droit au certificat fédéral de capacité (CFC)
  • une formation initiale de deux ans donnant droit à l’attestation fédérale de formation professionnelle (AFP).

La formation professionnelle initiale avec CFC peut être complétée par une formation générale approfondie, qui permet d’obtenir une maturité professionnelle fédérale.

La formation professionnelle initiale se distingue par la coopération étroite qui s’est établie entre la Confédération, les cantons et le monde du travail. Celui-ci est directement impliqué du fait que ce sont les organisations du monde du travail (Ortra) qui définissent le contenu des formations et les procédures de qualification nationales, qui mettent à disposition des places de formation, qui transmettent des qualifications professionnelles pratiques et qui proposent de nouvelles offres de formation.

Environ deux tiers des jeunes optent pour une formation professionnelle initiale au terme de leur scolarité obligatoire. Ils peuvent faire leur choix entre près de 230 apprentissages différents.

La formation professionnelle initiale est principalement régie par la loi sur la formation professionnelle (LFPr) et par l’ordonnance sur la formation professionnelle (OFPr).  

 

Pilotage de la formation professionnelle initiale

Aux termes de la loi fédérale sur la formation professionnelle (LFPr), la formation professionnelle initiale constitue une tâche commune de la Confédération, des cantons et des organisations du monde du travail (Ortra).

 

La Confédération

Représentée par le Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI), la Confédération se charge d’assurer le pilotage et le développement stratégique de la formation professionnelle initiale (art. 63, al. 1, Cst.). Son champ de responsabilités comprend en particulier : la législation, l’élaboration des ordonnances sur la formation professionnelle initiale, la reconnaissance des filières de formation destinées aux responsables de la formation professionnelle, la promotion de l’innovation, l’assurance de la qualité et le développement de l’ensemble du système. Chaque profession reconnue par le SEFRI est réglementée par une ordonnance sur la formation professionnelle initiale qui lui est propre. Ces ordonnances sur la formation professionnelle initiale définissent la dénomination de la profession, la durée, les objectifs et les exigences de la formation professionnelle initiale, les parts assumées par les différents lieux de formation et la langue d’enseignement, le plan de formation, le dossier de formation et le dossier des prestations, la procédure de qualification de même que d’autres principes de la formation professionnelle.

 

Les cantons

Les cantons participent au développement et au pilotage de la formation professionnelle initiale. Ils se chargent de l’application de la législation fédérale et assument la surveillance de la formation professionnelle initiale. La gestion des offices et des services cantonaux d’orientation scolaire et professionnelle relève de la compétence des cantons, qui sont aussi responsables de la promotion des places d’apprentissage. Les institutions actives dans le domaine de la formation professionnelle initiale (écoles professionnelles et formations scolaires à plein temps) sont dirigées par les cantons (mais aussi par des organismes privés).

Ces différentes tâches sont généralement assumées par les offices cantonaux de la formation professionnelle. Ces derniers sont placés sous l’autorité des départements cantonaux de l’instruction publique ou, plus rarement, des départements cantonaux de l’économie. Au niveau intercantonal, les directrices et directeurs des offices de formation professionnelle se réunissent au sein de la Conférence suisse des offices de formation professionnelle (CSFP).

 

Organisations du monde du travail (Ortra)

Font partie des organisations du monde du travail (Ortra) les associations professionnelles et les interprofessions, les partenaires sociaux, d’autres organisations et prestataires de la formation professionnelle. Les Ortra définissent le contenu des formations ainsi que les procédures de qualification nationales et organisent les cours interentreprises dans le cadre de la formation professionnelle. L’existence d’une Ortra nationale est une condition indispensable au développement ou à la révision d’une formation professionnelle initiale dans un domaine professionnel. Des entreprises et des particuliers mettent à disposition, dans la mesure de leurs possibilités, des places d’apprentissage pour la formation professionnelle initiale. Ils le font de leur propre initiative.

 

Types d’établissements

La formation professionnelle initiale permet de suivre les parcours suivants :

  • La formation professionnelle initiale de deux ans avec attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) offre aux jeunes dont le niveau d’aptitude est plus faible la possibilité d’obtenir un certificat professionnel fédéral reconnu. Elle garantit la compatibilité avec le système éducatif et les prépare à exercer une profession aux exigences plus simples.

  • La formation professionnelle initiale de trois ou quatre ans avec certificat fédéral de capacité (CFC), appelée aussi «apprentissage», prépare les personnes qui l’accomplissent à exercer une profession spécifique et leur donne accès à la formation professionnelle supérieure. La formation professionnelle initiale avec CFC peut être complétée par une formation générale approfondie, qui permet d’obtenir une maturité professionnelle fédérale.

 

La formation professionnelle initiale en système dual

La formation professionnelle initiale s’accomplit le plus souvent en système dual : la formation pratique reçue durant trois ou quatre jours par semaine dans une entreprise formatrice (formation à la pratique professionnelle) est complétée par une formation théorique (branches spécifiques à la profession choisie et disciplines de culture générale) d’un ou deux jours par semaine en école professionnelle. Les personnes en formation suivent en outre des cours interentreprises, durant lesquels elles acquièrent un savoir-faire de base qui complète ce qu’elles apprennent au sein de l’entreprise et à l’école professionnelle.

Les compétences spécifiques, les contenus de la formation et leur répartition entre les trois lieux de formation (entreprise formatrice, école professionnelle et cours interentreprises) sont fixés dans le plan de formation qui accompagne chaque ordonnance sur la formation professionnelle initiale édictée par la Confédération.

La formation à la pratique professionnelle peut prendre une forme particulière du point de vue organisationnel lorsque deux ou plusieurs entreprises aux activités complémentaires décident de constituer un réseau d’entreprises formatrices et de coordonner leur activité de formation. Cela permet aux petites entreprises comme aux entreprises hautement spécialisées de prendre aussi part à la formation professionnelle initiale.

 

La formation professionnelle initiale dans les offres de formation scolaire à plein temps

La formation professionnelle initiale peut également s’effectuer sous la forme d’une formation en école à plein temps, sans qu’une formation à la pratique professionnelle soit suivie dans une entreprise formatrice. Dans la région francophone et la région italophone de la Suisse, la part occupée par les offres de formation en école à plein temps est plus élevée que dans la région germanophone du pays. Ces offres sont en particulier proposées par les écoles de commerce, les écoles d’informatique et les écoles de métiers.

 

La maturité professionnelle

La maturité professionnelle se définit comme une formation générale élargie et approfondie qui complète la formation professionnelle initiale suivie durant trois ou quatre ans et qui est destinée aux jeunes particulièrement performants.

La maturité professionnelle peut être obtenue par diverses voies :

  • pendant la formation professionnelle initiale (MP1) : en entreprise ou dans une école professionnelle à plein temps, en suivant les cours correspondants. Des conditions d’admission supplémentaires s’appliquent en règle générale (notes du bulletin, examens d’admission, etc.). De plus, le consentement de l’employeur est requis. La MP1 nécessite normalement un demi-jour de cours supplémentaire, généralement dès la première année d’apprentissage.

  • après la formation professionnelle initiale (MP2) : en suivant des cours destinés aux professionnels qualifiés. La formation à plein temps dure deux semestres ; les variantes à temps partiel nécessitent entre trois et cinq semestres. Certaines institutions proposent des cours préparatoires en vue de l’admission dans des filières menant à la maturité. Il est également possible de passer directement les examens fédéraux de maturité professionnelle après s’y être préparé individuellement. Ces examens ont lieu une fois par an (juillet/août). Il faut un certificat fédéral de capacité professionnelle pour y avoir accès.

La maturité professionnelle peut s’obtenir dans les cinq orientations suivantes :

  • Technique, architecture et sciences de la vie
  • Nature, paysage et denrées alimentaires
  • Économie et services
  • Arts visuels et arts appliqués
  • Santé et social

Les titulaires d’une maturité professionnelle peuvent accéder sans examen aux hautes écoles spécialisées (HES) dans la filière correspondant à la profession apprise. En plus des critères formels, chaque haute école peut aussi fixer des conditions d’admission supplémentaires (stages, tests d’aptitudes, etc.). Si la formation initiale ne correspond pas à la filière souhaitée, il est possible d’accomplir une année de stage de qualification pour y être admis.

Les personnes qui ont réussi l’examen complémentaire passerelle en plus du certificat fédéral de maturité professionnelle peuvent se faire immatriculer dans une haute école universitaire (HEU) ou une haute école pédagogique (HEP). L’examen passerelle peut être préparé de manière autodidacte ou en suivant un cours passerelle.

Ces filières préparent les étudiantes et étudiants aux domaines d’études des hautes écoles spécialisées (domaines d’études HES) apparentés à leur formation professionnelle initiale.

En 2016, le taux de maturités professionnelles a atteint plus de 15,4 % (par rapport à la population résidante permanente de Suisse âgée de 21 ans).

 

Offres transitoires

Les offres transitoires proposent une étape intermédiaire entre le degré secondaire I et le degré secondaire II. Elles sont mises à la disposition des jeunes qui, en sortant du degré secondaire I, n’entrent pas directement au degré secondaire II. Elles visent à remédier aux lacunes scolaires, linguistiques ou autres. Elles ont pour but de faciliter l’orientation professionnelle des jeunes et de leur permettre de prendre une décision quant à leur parcours de formation postobligatoire. S’étendant généralement sur une année, elles servent aussi de solution provisoire en cas de déséquilibre entre l’offre et la demande de places de formation. Les offres varient d’un canton à l’autre et différents modèles sont possibles : à part les offres purement scolaires, on trouve aussi des solutions comportant des stages ainsi que des offres transitoires conçues pour les jeunes de langue étrangère.

Les offres transitoires sont facultatives et parfois payantes. Leur accès est conditionné par des procédures d’admission spécifiques.

 

Accessibilité géographique

En principe, les cantons veillent à ce que l’offre d’écoles professionnelles réponde aux besoins. Lorsque le nombre de personnes souhaitant se former n’est pas suffisant, celles-ci sont redirigées vers l’école professionnelle d’un autre canton ; les personnes en formation fréquentent généralement l’école professionnelle qui est la plus proche de leur entreprise formatrice. Pour les professions rarement choisies, il n’existe parfois qu’une seule école professionnelle par région linguistique. Les cours interentreprises se déroulent souvent dans des centres de formation propres à la branche en question. De même, les cinq orientations de la formation préparant à la maturité spécialisée ne sont pas toutes proposées dans tous les cantons. Une liste des prestataires de la partie scolaire de la formation professionnelle initiale est publiée par le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI).

La Confédération, les cantons et les organisations du monde du travail (Ortra) s’efforcent ensemble de proposer suffisamment de places pour la formation professionnelle initiale. Quant à la promotion des places d’apprentissage, elle relève de la compétence des cantons.

 

Conditions d’admission et choix de l’établissement

Les élèves qui ont achevé leur scolarité au degré secondaire I peuvent postuler auprès d’une entreprise formatrice pour y obtenir une place d’apprentissage. Ce sont les entreprises formatrices qui décident de la manière dont elles sélectionnent les candidats. En règle générale, les facteurs déterminants pour l’octroi d’une place d’apprentissage sont les résultats obtenus au degré secondaire I, le dossier de candidature ainsi qu’un entretien d’embauche. Certaines entreprises formatrices font également passer un test d’aptitude aux candidats. Pour accéder aux formations scolaires à plein temps, il faut le plus souvent passer un examen d’admission.

Plus de 230 formations en apprentissage sont proposées aux jeunes qui choisissent d’entamer une formation professionnelle initiale. Les dix formations professionnelles initiales les plus choisies en 2017 représentent 60 % des nouveaux contrats d’apprentissage conclus. Base indispensable de toute relation d’apprentissage, le contrat d’apprentissage doit revêtir la forme écrite et être approuvé par l’autorité cantonale compétente. Par ce contrat, l’employeur s’engage à former, conformément aux règles du métier, la personne en formation à l’exercice d’une activité professionnelle déterminée, et la personne en formation s’engage à travailler au service de l’employeur pour acquérir cette formation. Le contrat doit au minimum régler la nature et la durée de la formation professionnelle initiale, le salaire, le temps d’essai, l’horaire de travail et les vacances. Si le montant du salaire des personnes en formation n’est pas réglé par des prescriptions légales, il fait toutefois, pour de nombreuses professions, l’objet de directives d’associations professionnelles. Le même formulaire est utilisé dans toute la Suisse pour établir le contrat d’apprentissage.

Les dispositions relatives au contrat d’apprentissage s’appliquent également aux formations professionnelles initiales de deux ans avec attestation fédérale.

L’accès à la formation préparant à la maturité professionnelle est déterminé par une procédure d’admission ou par les résultats scolaires obtenus en fin de secondaire I ou en fin de formation professionnelle initiale. Les conditions et procédures d’admission sont réglées au niveau cantonal.

 

Niveaux et groupes d’âge

a formation professionnelle initiale s’adresse aux élèves qui ont atteint l’âge de 15 ans et qui ont achevé leur scolarité obligatoire. L’autorité cantonale compétente peut déroger à la disposition sur l’âge minimal.

Dans les entreprises formatrices, le suivi des personnes en formation est assuré par des formateurs ou formatrices. Les ordonnances sur la formation professionnelle initiale édictées pour les différentes professions règlent le nombre maximal de personnes pouvant être formées simultanément dans une entreprise.

Dans les écoles professionnelles, l’enseignement des connaissances professionnelles et générales est assuré par des enseignantes et enseignants qui sont spécialisés dans un certain nombre de disciplines.

La formation scolaire est dispensée, dans la mesure du possible, dans des classes regroupant les personnes qui se forment pour les mêmes professions. Ce sont les cantons qui définissent la taille des classes dans les écoles professionnelles (valeur indicative : dans la majorité des écoles, les classes comptent entre 20 et 25 élèves). Les classes de la formation professionnelle initiale de deux ans sont plus petites que celles de la formation professionnelle initiale qui s’étend sur trois ou quatre ans.

Les cours interentreprises, qui ont pour but de transmettre et de faire acquérir un savoir-faire de base, complètent la pratique professionnelle et la formation scolaire. Les contenus et l’organisation des cours relèvent de la responsabilité des associations professionnelles. Les objectifs et le contenu des cours interentreprises sont réglés par les ordonnances sur la formation professionnelle initiale et les plans de formation.

Dans la formation préparant à la maturité professionnelle, les classes sont généralement formées en fonction des différentes orientations de maturité professionnelle.

 

Organisation de l’année scolaire

La durée de l’année scolaire est fixée par les cantons (dans la majorité des cas : entre 38 et 40 semaines). Le début de la formation professionnelle initiale coïncide en général avec l’année scolaire de l’école professionnelle fréquentée.

Les personnes en formation se voient accorder par leur entreprise formatrice cinq semaines de vacances au moins par année d’apprentissage jusqu’à l’âge de 20 ans révolus (art. 345a, al. 3, du code des obligations).

Les ordonnances sur la formation professionnelle initiale définissent, pour chaque profession, les parts assumées par les trois lieux de formation : selon la formation professionnelle initiale spécifique et sa durée, les personnes en formation suivent généralement des cours à l’école professionnelle pendant un ou deux jours par semaine et travaillent dans l’entreprise formatrice durant trois à quatre jours. Ils suivent aussi des cours interentreprises, proposés la plupart du temps sous la forme de cours bloc. À part cette forme organisationnelle (un à deux jours d’école ; trois à quatre jours de pratique en entreprise), d’autres modèles sont aussi possibles, comme les offres en école à plein temps.

 

Organisation de la semaine et de la journée

Les ordonnances sur la formation professionnelle initiale définissent, pour chaque profession, la durée de la formation professionnelle en entreprise formatrice et des cours interentreprises ainsi que le nombre de périodes d’enseignement à l’école professionnelle.

Un jour d’école ne peut comprendre plus de neuf périodes d’enseignement, cours facultatifs et cours d’appui compris (art. 18, al. 2, OFPr). La durée du temps de travail en entreprise ne doit pas excéder neuf heures pour les personnes en formation qui sont âgées de moins de 20 ans (art. 31, al. 1, LTr).

L’enseignement préparant à la maturité professionnelle comprend au minimum 1 440 périodes d’enseignement de plus que la seule formation professionnelle initiale. La durée d’une formation à temps complet accomplie suite à une formation professionnelle initiale est en général de deux semestres ; en cours d’emploi, elle dure trois à quatre semestres.