Skip to main content
European Commission logo
EACEA National Policies Platform:Eurydice
Enseignement et apprentissage

Switzerland

5.Enseignement primaire

5.2Enseignement et apprentissage

Last update: 29 June 2021

Programme d’études, matières et nombre d’heures

Objectifs de formation

L’accord intercantonal sur l’harmonisation de la scolarité obligatoire (concordat HarmoS) a pour but d’harmoniser les objectifs de formation («standards») de la scolarité obligatoire : il détermine les domaines disciplinaires dans lesquels chaque élève doit acquérir une formation de base au cours de sa scolarité obligatoire. Celle-ci comprend en particulier les domaines suivants : langues, mathématiques et sciences naturelles, sciences humaines et sociales, musique, arts et activités créatrices de même que mouvement et santé. Les cantons et les écoles peuvent, au besoin, y ajouter d’autres domaines disciplinaires. Des objectifs nationaux de formation ont été définis en 2011 pour certains domaines, sous la forme de compétences fondamentales, en vue d’harmoniser les objectifs d’enseignement dans l’ensemble de la Suisse. Des enquêtes de vérification sont régulièrement menées afin d’établir la proportion d’élèves qui atteint ces compétences fondamentales. Les premières enquêtes ont été réalisées en 2016 et en 2017. Elles ont porté sur la langue de scolarisation et la première langue étrangère à la fin du degré primaire (2017) ainsi que sur les mathématiques au terme de la scolarité obligatoire (2016). Les prochaines mesures sont prévues pour 2023 (11e année scolaire) et 2024 (4e année scolaire).

 

Plans d’études

La responsabilité des plans d’études relève de la compétence des cantons. Les plans d’études ont pour but de réguler l’enseignement en fixant les cibles éducatives et les objectifs de l’enseignement ainsi que le nombre de leçons hebdomadaires pour chaque discipline et chaque degré de formation. Les plans d’études laissent toutefois aux écoles de même qu’aux enseignantes et enseignants une certaine liberté pour l’aménagement de leur enseignement.

Les plans d’études sont élaborés par des organes spécialisés (composés notamment de spécialistes du domaine, de didacticiennes et didacticiens des disciplines, d’enseignantes et enseignants). Une fois élaborés, les plans d’études sont mis en consultation afin de donner la possibilité de prendre position à différents milieux (organisations représentant le corps enseignant, spécialistes). Les plans d’études remaniés sont ensuite adoptés par les autorités cantonales. Jusqu’à récemment, chaque canton élaborait son propre plan d’études ou se joignait à d’autres pour concevoir un plan d’études régional.

Actuellement, de nouveaux plans d’études régionaux sont en cours d’introduction ou ont déjà été introduits à l’échelle des régions linguistiques.

  • Les cantons romands ont introduit le Plan d’études romand (PER). Depuis 2015, tous les élèves accomplissant leur scolarité obligatoire (école enfantine incluse) en Suisse romande suivent un enseignement basé sur le PER.

  • Les 21 cantons alémaniques ou plurilingues ont tous adopté des plans d’études basés sur le «Lehrplan 21», dont l’introduction est en cours actuellement.

  • Dans le canton du Tessin, l’introduction du nouveau «Piano di studio» s’est achevée durant l’année scolaire 2018/2019.

Ces plans d’études régionaux reprennent les domaines de formation définis par le concordat HarmoS ainsi que les objectifs nationaux de formation (compétences fondamentales). Ils comportent des descriptions qui concernent les domaines disciplinaires, la formation générale de même que les capacités transversales. Ils contiennent également des indications sur le temps qu’il faut compter approximativement par domaine disciplinaire et par année scolaire. L’aménagement concret des grilles horaires reste du ressort des cantons. Les plans d’études élaborés par région linguistique ne limitent pas la liberté décisionnelle des cantons et ne restreignent pas la marge de manœuvre des écoles à l’échelle locale.

 

Disciplines enseignées

Voici les disciplines et domaines disciplinaires qui sont généralement enseignés de la troisième à la huitième année de scolarité.

  • langues : première langue nationale, langues étrangères (une deuxième langue nationale et l’anglais)

  • mathématiques et sciences naturelles

  • sciences humaines et sociales : en particulier géographie, histoire

  • musique, arts visuels ainsi qu’activités créatrices et manuelles (textiles, artisanales)

  • mouvement, éducation physique et santé

Certains thèmes, comme la promotion de la santé, l’éducation au développement durable ou l’éducation à la citoyenneté, peuvent être enseignés comme une discipline à part entière ou intégrés dans l’enseignement d’autres disciplines. Si l’éducation aux médias et l’enseignement de l’informatique sont généralement dispensés de manière interdisciplinaire, ils peuvent aussi faire l’objet d’un module à part entière.  

La Constitution fédérale garantit la liberté de conscience et de croyance. Le statut juridique de l’enseignement religieux ainsi que l’aménagement de son contenu varient d’un canton à l’autre. Peu de cantons disposent d’une législation scolaire purement laïque, sans aucune instruction religieuse incluse dans le plan d’études. Il y a différents modèles d’enseignement religieux scolaire ou confessionnel. En général, l’enseignement religieux scolaire est obligatoire, au sens d’un enseignement interconfessionnel, dans lequel on traite de différentes confessions et qui transmet des notions de base d’éthique. Il peut s’agir d’une discipline à part entière, mais la matière peut aussi être intégrée dans un autre domaine disciplinaire. La participation à l’instruction religieuse confessionnelle, qui relève de la responsabilité des communautés religieuses, n’est quant à elle pas obligatoire.

 

Enseignement des langues

La coordination de l’enseignement des langues revêt une importance particulière dans un pays plurilingue comme la Suisse. La Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) a adopté, en mars 2004, une stratégie nationale pour le développement de l’enseignement des langues. Cette stratégie poursuit les objectifs suivants :

  • améliorer généralement l’apprentissage des langues (y compris de la langue de scolarisation),

  • profiter davantage du potentiel représenté par l’apprentissage précoce,

  • respecter le multilinguisme du pays,

  • rester compétitif dans le contexte européen.

 

Les points les plus importants de cette stratégie ont été repris dans le concordat HarmoS :

  • enseignement de deux langues étrangères dès le degré primaire (une deuxième langue nationale et l’anglais),

  • enseignement de la première langue étrangère au plus tard dès la cinquième année et de la deuxième langue étrangère au plus tard dès la septième année,

  • enseignement de la première langue étrangère au plus tard dès la cinquième année et de la deuxième langue étrangère au plus tard dès la septième année,

  • les cantons décident quelle langue étrangère doit être enseignée en premier (coordination régionale),

  • les objectifs nationaux de formation (compétences fondamentales) définissent les aptitudes et les capacités ainsi que les contenus de savoir que pratiquement tous les élèves doivent acquérir. Les niveaux de connaissance attendus dans les deux langues étrangères à la fin de la scolarité obligatoire

En 2017, la CDIP a adopté des recommandations relatives à l’enseignement des langues nationales et de l’anglais à l’école obligatoire, lesquelles portent sur la mise en œuvre concrète de la conception de l’enseignement des langues dans les écoles. Elles ont pour but d’aider les cantons et les institutions de formation des enseignants à proposer un enseignement des langues étrangères de qualité, tout comme de contribuer au développement de cet enseignement. Elles mettent l’accent sur la promotion des échanges et de la mobilité, et visent à ce que la scolarité obligatoire permette davantage d’activités d’échanges entre classes ou élèves au sein des différentes régions linguistiques de Suisse.

En complément aux recommandations, des exemples de bonnes pratiques dans l’enseignement des langues ont été publiés par la CDIP. Ils s’adressent aux enseignantes et enseignants de langue ainsi qu’aux formateurs et formatrices d’enseignants et ont pour but de leur fournir une aide dans leurs activités.

Cette conception de l’enseignement des langues est à ce jour appliquée dans 23 cantons. Dans 22 d’entre eux, les enfants apprennent la première langue étrangère au plus tard à partir de la cinquième année, et la deuxième langue étrangère est enseignée à partir de la septième année. Le canton du Tessin applique son propre modèle, avec l’apprentissage de trois langues étrangères obligatoires. Dans 14 cantons, c’est l’anglais qui est enseigné comme première langue étrangère, et dans 12 cantons, c’est une deuxième langue nationale (allemand, français, italien ou romanche).

Les enfants allophones peuvent bénéficier de mesures de soutien dans la langue de scolarisation. Les élèves dont la langue première n’est pas la langue de scolarisation enseignée à l’école ont la possibilité, dans un grand nombre de localités, de suivre des cours dans la langue de leur région d’origine (enseignement LCO). Les cours de langue et de culture d’origine (cours LCO) sont mis sur pied par des organisateurs étatiques ou privés des communautés issues de la migration de même que, dans quelques cas, par des cantons, des communes scolaires ou des organisations caritatives. La réglementation de ces cours incombe aux cantons.

L’enseignement bilingue / en immersion consiste à enseigner une discipline (par ex. la géographie, l’histoire, le sport) ou certaines périodes dans une langue étrangère. L’accent dans l’enseignement n’est pas mis sur la langue étrangère, mais sur les thèmes abordés dans la discipline en question. Ce sont surtout les cantons plurilingues qui ont lancé des projets d’enseignement bilingue / en immersion à l’école obligatoire.

Les écoles emploient des portfolios des langues pour l’évaluation individuelle des élèves ainsi que pour la documentation des connaissances acquises en langues étrangères. Au niveau de la scolarité obligatoire, la Suisse a élaboré le Portfolino (Portfolio européen des langues [PEL] pour les enfants âgés de 4 à 7 ans), le PEL I (pour les enfants de 7 à 10 ans), le PEL II (pour les jeunes de 11 à 15 ans) et le PEL III (pour les jeunes et les adultes, à partir de 15 ans).

 

Méthodes d’enseignement et matériel pédagogique

Méthodes didactiques

Les enseignantes et enseignants sont libres de choisir leurs méthodes didactiques. Ils optent pour la méthode qui leur paraît la plus adaptée aux objectifs poursuivis, aux contenus à transmettre et aux thèmes à traiter. L’enseignement comprend notamment les composantes suivantes, qui jouent un rôle important dans le quotidien scolaire des élèves : des formes d’enseignement et d’apprentissage diversifiées, une pédagogie différenciée et un apprentissage autonome. Ces approches permettent de tenir compte des différents besoins des élèves et de leurs conditions d’apprentissage individuelles. Les élèves allophones, ceux qui sont particulièrement doués ainsi que ceux qui ont des besoins éducatifs particuliers peuvent bénéficier d’offres de soutien adaptées.

La réglementation des devoirs relève de la compétence des cantons, qui peuvent par exemple fixer des valeurs indicatives dans les plans d’études. La mise en œuvre concrète de cet aspect revient au corps enseignant.

 

Matériel pédagogique

En règle générale, les départements cantonaux de l’instruction publique définissent les moyens d’enseignement qui sont obligatoires ou donnent des recommandations en dressant une liste des moyens approuvés. Les moyens d’enseignement sont publiés par des éditions scolaires cantonales et intercantonales ou par des éditeurs privés.

Le concordat HarmoS prévoit une coordination, au sein des régions linguistiques, pour l’élaboration des moyens d’enseignement, lesquels sont développés sur la base des objectifs nationaux de formation (compétences fondamentales) et des nouveaux plans d’études adoptés dans les régions linguistiques. 

Les moyens d’enseignement sont généralement mis gratuitement à la disposition des élèves. Des contributions sont parfois demandées dans certaines disciplines (comme les activités créatrices sur textiles). Selon les cantons, le matériel scolaire (cahiers, fournitures, etc.) est pris en charge par les pouvoirs publics ou partiellement facturé aux parents.  

TIC


Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont intégrées dans l’enseignement dès le degré primaire (voir aussi le chapitre sur les disciplines enseignées). L’accès aux moyens d’enseignement et services numériques est assuré par Educa, une agence spécialisée mandatée par la Confédération et les cantons pour le domaine des TIC et de la formation. Educa est également chargée de défendre les intérêts des écoles vis-à-vis des fournisseurs privés en négociant des contrats cadre.

En 2018, la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) a adopté une stratégie nationale relative à la numérisation, laquelle fait suite à une précédente stratégie TIC tout en fixant de nouvelles priorités en matière d’utilisation et de sécurité des données, notamment. Dans le contexte de la mise en œuvre de cette stratégie sur la numérisation, la CDIP travaille actuellement à l’élaboration d’un cadre de référence pour la compétence numérique des écoles ainsi que de recommandations nationales concernant l’équipement des établissements scolaires en infrastructures numériques (par ex. «1 poste/personne», le concept BYOD/AVEC «Apportez votre équipement personnel de communication», les services «cloud», etc.).