Evaluation des élèves
Les procédures d’évaluation dans l’entreprise formatrice, les cours interentreprises et la formation scolaire sont réglées par les différentes ordonnances sur la formation professionnelle initiale.
Les entreprises formatrices ont recours à des formes d’évaluation formatives et sommatives. L’évaluation formative est d’une importance particulière : elle intervient au cours d’un processus de travail et d’apprentissage et est adaptée à la personne en formation. Au moins une fois par semestre, le formateur ou la formatrice discute avec la personne en formation des progrès réalisés dans son apprentissage. L’instrument utilisé à cet effet est le rapport de formation, qui précise les objectifs fixés par la personne en formation et sa formatrice ou son formateur. L’évaluation porte sur les compétences professionnelles, méthodologiques, sociales et personnelles. Le rapport de formation se base essentiellement sur le dossier de formation, tel qu’il est recommandé dans la plupart des ordonnances sur la formation professionnelle initiale. Les personnes en formation y décrivent, de manière systématique, les progrès et les expériences qu’elles ont réalisés.
À l’école professionnelle, les performances réalisées par les personnes en formation dans les différentes disciplines font l’objet d’évaluations qui sont consignées dans un bulletin semestriel (6 = meilleure note ; 4 = suffisant ; moins de 4 = insuffisant). Dans le cas où les résultats scolaires compromettent la réussite de la formation initiale organisée en entreprise, ou dans le cas où l’attitude des personnes en formation ne donne pas satisfaction, l’école professionnelle prend contact avec l’entreprise formatrice afin de décider des mesures à prendre. L’ordonnance sur la formation professionnelle initiale relative à la profession en question précise si les notes obtenues à l’école sont prises en compte lors de l’examen final – et si oui dans quelle mesure.
Les prestataires des cours interentreprises documentent les prestations des personnes en formation sous la forme de contrôles de compétence effectués conformément au plan de formation. Ces contrôles de compétence sont traduits en notes chiffrées, lesquelles sont, conformément à l’ordonnance sur la formation professionnelle initiale, prises en compte pour certaines professions dans le calcul de la note d’expérience.
Passage de classe
La loi fédérale sur la formation professionnelle ne comporte aucune règle concernant la promotion en lien avec l’enseignement dans les écoles professionnelles ; elle prévoit uniquement la possibilité d’inclure des dispositions correspondantes dans les différentes ordonnances sur la formation professionnelle initiale. De telles dispositions ont été adoptées par quelques cantons. Dans le cas où les résultats scolaires compromettent la réussite de la formation initiale organisée en entreprise, les responsables de l’école professionnelle prennent contact avec les responsables de l’entreprise formatrice, et les mesures nécessaires sont prises. Il peut arriver, en cas de résultats insuffisants, que la personne en formation doive répéter une année d’apprentissage ou interrompre sa formation. La décision incombe alors aux parties au contrat d’apprentissage.
Conformément à l’ordonnance sur la maturité professionnelle fédérale (art. 17 OMPr), l’admission au semestre suivant a lieu si la note globale est égale ou supérieure à 4, que la somme des écarts entre les notes insuffisantes et la note 4 est inférieure ou égale à 2 et que deux notes au maximum sont insuffisantes. En cas de résultats insuffisants, la personne en formation est admise provisoirement au semestre suivant. La promotion provisoire n’est possible qu’une seule fois durant la formation professionnelle initiale.
Certification
Formation professionnelle initiale
Les diplômes décernés dans la formation professionnelle initiale sont reconnus sur le plan fédéral. Le terme générique «procédures de qualification» est employé pour désigner toutes les procédures qui permettent de contrôler qu’une personne dispose des compétences fixées dans l’ordonnance sur la formation professionnelle initiale relative à la profession qu’elle a choisie.
La formation professionnelle initiale de deux ans s’achève par une procédure de qualification, qui consiste en règle générale en un examen final. Les compétences acquises dans la pratique sont largement prises en compte. Le titre délivré est une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP). Les jeunes qui ne parviennent pas à achever leur formation professionnelle initiale de deux ans ont la possibilité de demander une attestation de compétences individuelles.
La formation professionnelle initiale de trois ou quatre ans s’achève par une procédure de qualification, qui consiste en règle générale en un examen final. L’évaluation porte sur les qualifications professionnelles acquises dans la pratique, les connaissances professionnelles apprises à l’école ainsi que les connaissances générales. Sont également prises en considération les notes obtenues à l’école et dans la pratique, auxquelles s’ajoutent en particulier les résultats obtenus dans les cours interentreprises. L’examen final peut comporter un travail pratique individuel. Le titre délivré est un certificat fédéral de capacité (CFC). La pondération des différentes épreuves est définie dans l’ordonnance sur la formation professionnelle initiale relative à la profession choisie.
Les personnes en formation peuvent répéter les procédures de qualification de la formation professionnelle initiale deux fois au maximum. Les parties réussies ne doivent pas être répétées. Les différentes ordonnances sur la formation professionnelle initiale peuvent comporter des dispositions plus sévères en ce qui concerne l’obligation de répéter un examen.
L’ordonnance relative au cadre national des certifications pour les diplômes de la formation professionnelle constitue la base pour la classification de tous les diplômes formels de la formation professionnelle dans un cadre national des certifications (CNC formation professionnelle) et pour l’élaboration des suppléments descriptifs des certificats et des suppléments aux diplômes. Le CNC formation professionnelle est composé de huit niveaux, auxquels sont rattachés, en fonction de leur degré d’exigence, tous les diplômes de la formation formelle au sens de la loi sur la formation professionnelle.
Grâce au cadre européen des certifications élaboré par l’UE, qui fait office d’outil de «transposition» des certifications, il est possible de comparer les diplômes suisses avec ceux délivrés par d’autres pays.
Maturité professionnelle
Les personnes qui possèdent un certificat fédéral de capacité et qui réussissent les examens de maturité professionnelle obtiennent un certificat fédéral de maturité professionnelle. Les critères de réussite sont définis dans l’ordonnance sur la maturité professionnelle fédérale. Sont prises en compte les notes obtenues dans les branches du domaine fondamental, celles des branches du domaine spécifique, du domaine complémentaire ainsi que la note attribuée pour le travail interdisciplinaire. La maturité professionnelle est octroyée si la note globale est égale ou supérieure à 4, la somme des écarts entre les notes insuffisantes et la note 4 est inférieure ou égale à 2 et que deux notes au maximum sont inférieures à 4. Les personnes qui échouent à l’examen de maturité professionnelle ne peuvent se représenter qu’une seule fois.
La maturité professionnelle permet d’accéder directement à certaines filières d’études des hautes écoles spécialisées.
Elle permet en outre d’entamer des études dans n’importe quelle filière de haute école universitaire ou de haute école pédagogique à la condition de réussir l’examen complémentaire Passerelle.
L’examen complémentaire est proposé par la Commission suisse de maturité (CSM) et organisé par le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI). Deux sessions d’examen sont organisées tous les ans dans les trois régions linguistiques. La procédure d’examen et les programmes sont réglés dans l’ordonnance relative à l’examen complémentaire et dans des directives. Les disciplines faisant l’objet d’une évaluation sont les suivantes : la première langue nationale, une deuxième langue nationale ou l’anglais, les mathématiques, le domaine des sciences expérimentales ainsi que celui des sciences humaines.
Les candidates et candidats peuvent choisir comment ils souhaitent se préparer à l’examen complémentaire : soit en autodidactes, soit en suivant les cours préparatoires d’un an proposés par des écoles tant privées que publiques.
Les titulaires d’un certificat fédéral de maturité professionnelle ne peuvent être admis dans les filières d’études des hautes écoles pédagogiques que s’ils peuvent attester qu’ils disposent d’une culture générale suffisante à travers un examen complémentaire. Des cours préparatoires d’un an sont proposés par différents établissements de formation (par ex. écoles de maturité pour adultes, hautes écoles pédagogiques). Cette préparation peut également s’effectuer en apprentissage autodidacte. Le niveau de culture générale peut aussi être démontré au moyen de l’examen complémentaire Passerelle.
Les adultes ont la possibilité de suivre a posteriori une formation professionnelle initiale et d’obtenir un diplôme correspondant.