Pour créer un cadre national cohérent du Lifelong Learning, le Luxembourg s’est doté d’une stratégie nationale, qui a été adoptée par le Conseil de gouvernement du 23 novembre 2012.
Les principes et mesures de la stratégie nationale du Lifelong Learning
Le Livre blanc: Stratégie nationale du Lifelong Learning repose sur six principes transversaux qui mettent l’apprenant au centre des politiques d’éducation et de formation. En sont issues huit mesures destinées à créer un environnement propice au développement personnel et professionnel de l’individu apprenant.
Le Livre blanc se limite à énoncer les orientations générales de la stratégie, en laissant aux acteurs concernés la liberté de déterminer un plan d’action concret.
Les six principes de la stratégie nationale
- Concevoir et promouvoir des processus d’apprentissage adaptés aux différentes phases de la vie de l’apprenant
- Mettre l’apprenant au centre du processus d’apprentissage en promouvant des environnements propices à l’apprentissage
- Soutenir l’apprenant dans ses choix éducatifs et professionnels à travers une orientation coordonnée et professionnalisée
- Mettre en place un système de certification transparent et perméable qui comprend des unités transférables
- Développer de façon systématique la qualité du Lifelong Learning
- Stimuler la participation au Lifelong Learning en développant des mesures facilitant un accès pour tous, en rendant l’individu conscient de ses droits en matière de formation tout au long de la vie.
Les huit mesures
- Mettre en place le cadre luxembourgeois de qualification
- Adapter le dispositif du Lifelong Learning au cycle de vie de l’apprenant
- Ajuster le dispositif du Lifelong Learning à la diversité de la société luxembourgeoise
- Concentrer toutes les informations sur le Lifelong Learning sur une même plateforme
- Développer la qualité en matière de formation des adultes
- Professionnaliser le dispositif d’orientation du Lifelong Learning
- Rendre l’individu responsable de son orientation
- Créer une commission consultative du Lifelong Learning.
Les huit mesures sont accompagnées des recommandations nécessaires à leur mise en œuvre.
Vers la mise en oeuvre de la stratégie
Lors d’une première période, entre 2013 et 2014, la Commission consultative du Lifelong Learning a esquissé, en concertation avec les acteurs concernés, un plan d’action pour mettre en œuvre les différentes mesures de la stratégie.
Cette commission se compose des acteurs publics suivants :
- Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ministère de la Famille et de l’Intégration
- Chambres professionnelles (Chambre d’agriculture, Chambre de commerce, Chambre des fonctionnaires et employés publics, Chambre des métiers, Chambre des salariés)
- Institut national pour le développement de la formation professionnelle continue (INFPC), établissement public sous la tutelle du ministère de l'Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse (MENJE).
En janvier 2015, la Commission consultative du Lifelong Learning a repris ses travaux, après une interruption temporaire en raison d’un changement de gouvernement au Luxembourg. Le ministère de l’Éducation nationale ayant repris la direction du projet, la Commission consultative a décidé de continuer ses travaux en activant les groupes de travail prévus.
Ces groupes de travail, au nombre de cinq, ont travaillé sur les sujets suivants :
- Validation des acquis de l’expérience
- Accréditation des organismes, des programmes de formation et des certifications non-formelles
- Accès à la formation
- Formation des formateurs
- Diplôme d'accès aux études supérieures (DAES).
Au cours de l’année 2016, les conclusions du groupe DAES ont pu être finalisées. Elles ont été non seulement traduites en texte légal, mais également mises en œuvre à partir de la rentrée 2016, quand les premiers apprenants ont pu profiter de l’offre concrète de formation proposée par l’École de la 2e chance.
En ce qui concerne les autres groupes de travail, les grandes lignes de leurs conclusions sont discutées et entérinées au sein de la Commission consultative, puis transposées en textes législatifs, en principe dans le courant de l’année 2017.
Le dispositif qui est en train d'être mis en place donne à l’apprenant un rôle central, avec ses divers acquis formels, non-formels et informels. L'apprenant peut ainsi augmenter et parfaire ses compétences et prendre en main son évolution professionnelle et personnelle tout en étant intégré dans le monde du travail. L’objectif du dispositif prévu est de construire des parcours d’apprentissage qui feront bénéficier les apprenants de la reconnaissance des acquis qu’ils auront accumulés dans des contextes d’apprentissage divers.
Dans cette perspective, la Commission consultative prévoit de réexaminer la VAE (validation des acquis de l'expérience), notamment en fonction de sa capacité de répondre à des situations individuelles. Un système de crédits sera créé, qui permettra à une personne de faire reconnaître des unités d’apprentissage obtenues dans des contextes non seulement formels, mais également non-formels.
La finalité d’une procédure de VAE est toujours l’obtention d’une certification formelle. Celle-ci n’est possible que dans un contexte de confiance mutuelle des institutions et établissements impliqués. Voilà ce qui explique pourquoi ce concept d’apprentissage tout au long de la vie doit prévoir de mettre en place des procédures d’accréditation, qui garantiront la qualité aussi bien des opérateurs de formation que des produits (formations, qualifications) qu’ils proposent. Par le biais de l’accréditation, les apprenants disposeront eux aussi de garanties de qualité fiables.
Autres dispositifs favorisant l’apprentissage tout au long de la vie
Avant l'adoption du Livre blanc, plusieurs autres dispositifs favorisant l’accès à l’apprentissage tout au long de la vie avaient déjà été mis en œuvre.
En voici quelques exemples:
- Une procédure de validation des acquis de l’expérience (VAE) a été introduite. Entre son entrée en vigueur au printemps 2010 et le mois d’août 2013, 743 dossiers éligibles ont été présentés et 151 personnes ont bénéficié d’une validation totale ou partielle de leurs acquis d'apprentissage
- Les dispositifs pour les adultes ayant un faible niveau de compétences de base sont développés de manière continue et les prestataires d'enseignement dans ce domaine intensifient leur coopération. Le ministère de l'Éducation nationale a mis en place des activités de sensibilisation pour les institutions en contact avec les apprenants potentiels. En 2013, une campagne de sensibilisation'Apprendre à mieux écrire, lire ou calculer' a été lancée pour informer le public et encourager les adultes concernés à participer aux cours d’instruction de base
- Depuis l'année scolaire 2006/07, le ministère l’Éducation nationale offre une nouvelle possibilité pour préparer un diplôme fin d'études secondaires : il s'agit d’une formation mixte appelée eBac, dont 75 % se déroulent à distance via Internet, et 25 % en mode présentiel dans un lycée. Comparé aux cours du soir traditionnels, ce type de formation propose un enseignement plus souple qui répond mieux aux contraintes horaires et de mobilité des apprenants adultes
- Depuis janvier 2008, le congé individuel de formation aide les salariés à suivre des cours, préparer et passer des examens , rédiger un mémoire ou accomplir tout autre travail en rapport avec une formation éligible, en même temps qu’ils conservent leur emploi et leur salaire.