Face à la complexité institutionnelle décrite au point 8.1, les autorités politiques ont mis en place des politiques croisées, en particulier les initiatives suivantes :
- Des groupes de travail et des réunions communes des gouvernements de la Communauté, de la Région wallonne, de Bruxelles-Capitale et de la Commission communautaire française (Cocof), sont organisés dans les matières emploi, formation et enseignement. Des structures sont progressivement mises en place qui concrétisent cette volonté de synergie. Ainsi les centres de compétences et les centres de technologies avancées (CTA) sont accessibles tant aux élèves du qualifiant qu’aux adultes en formation ;
- Dans le cadre d’un renforcement des liens entre le monde de l’entreprise et les structures de formation et d’enseignement qualifiant, en ce compris l’enseignement de promotion sociale, un « Service francophone des métiers et des qualifications » (SFMQ) a été créé (décret 30/04/2009). Concrètement, la finalité de la démarche est que les acteurs socio-économiques, à commencer par les interlocuteurs sociaux, puissent faire état de la réalité du monde de l’entreprise, de ses évolutions, de ses attentes en matière de compétences et qualifications et in fine, que celles-ci soient prises en compte dans l’élaboration des programmes scolaires ou de formation de façon à faciliter l’accès des jeunes à l’emploi ;
- Un accord de coopération entre la Région wallonne, la Cocof et la Communauté française a créé une structure de pilotage permanent de l’alphabétisation des adultes dont la mission principale est d’investiguer sur les possibilités d’assurer une meilleure coordination du secteur ;
- Un Consortium de validation des compétences a été mis en place qui rassemble des représentants de cinq institutions publiques de formation professionnelle continue, l’une de la compétence de la Communauté française (la promotion sociale), et les autres des Régions (le Forem, Bruxelles Formation, l’IFAPME et le SFPME).
Les axes de la politique belge francophone d’éducation et de formation tout au long de la vie sont notamment présentés dans les déclarations faites par les différents gouvernements concernés lors de leur entrée en fonction. Les déclarations de juillet 2014 prolongent et amplifient les précédentes et renforcent les synergies entre niveaux de pouvoir.
La DPR 2014-2019 prévoit d’ailleurs de renforcer les politiques de formation et d’orientation, notamment en lien avec les métiers en demande et d’avenir, de renforcer l’accès à l’enseignement supérieur et à la formation tout au long de la vie, les filières en alternance, de développer la certification pour la formation professionnelle et la reconnaissance et la validation des compétences.
Dans cette perspective, les gouvernements wallon et de la Communauté française ont adopté le 29 mai 2015 le Plan Marshall 4.0 qui se focalisera sur des dispositifs spécifiques. En matière de formation, la priorité sera mise sur le développement de :
- l’alternance comme filière d’excellence (ce qui inclut la thématique des stages en entreprises, le statut de l’apprenant et la valorisation des compétences) ;
- le développement de l’orientation des apprenants (notamment en développant les bassins de vie, les cités des métiers et en renforçant les « essais métiers ») ;
- la facilitation de l’accès à l’enseignement supérieur et à la formation tout au long de la vie ;
- les dispositifs en vue de renforcer la connaissance des langues étrangères.
Au cours du premier semestre 2015, dans le cadre général du dispositif bruxellois de Garantie pour la jeunesse (l’un des 18 chantiers de la Stratégie 2025), un plan d’action commun avec les services et les Administrations de l’Enseignement obligatoire et de l’Action jeunesse des Communautés sera finalisé pour être opérationnel au niveau local à la rentrée scolaire 2015-2016 au plus tard.
S'inscrivant obligatoirement dans un ensemble de politiques intersectorielles (enseignement, emploi, information jeunesse, accrochage scolaire, classes moyennes, etc.) et multi-niveaux (européen, fédéral, régional, communautaire, local), ce dispositif bruxellois de Garantie pour la jeunesse vise à contribuer à la lutte contre le chômage et le sous-emploi des jeunes de 15 à moins de 25 ans et à l’amélioration de leurs compétences (au sens large) en vue de leur (r)entrée sur le marché de l'emploi.
Au-delà de ces objectifs généraux, les différentes catégories d’institutions organisant l’éducation et la formation des adultes poursuivent des objectifs spécifiques, souvent liés au public particulier visé.