Ce chapitre fournit un aperçu thématique et chronologique des réformes nationales et de l’évolution politique depuis 2020.
L'introduction de ce chapitre décrit la stratégie globale de l'éducation et les objectifs clés à travers l'ensemble du système d'éducation. Il se penche également sur la façon dont le processus de réforme de l'enseignement est organisé et qui sont les principaux acteurs dans le processus de prise de décision.
La section donne un aperçu des réformes en cours et de l’évolution politique dans les grands domaines thématiques suivants qui correspondent en grande partie à des niveaux d'éducation : l'éducation et l’accueil des jeunes enfants; l'éducation scolaire; l’enseignement et la formation professionnels et la formation des adultes; l'enseignement supérieur; et les compétences transversales et l'employabilité. A l'intérieur de chaque thème, les réformes sont organisées chronologiquement. Les réformes les plus récentes sont décrites d’abord.
Enfin, la section sur la perspective européenne fournit des liens vers des stratégies européennes dans lesquelles l'éducation et la formation ont un rôle de premier plan.
Stratégie éducative globale et objectifs-clé
Outre les réformes établies et décrites dans les sections suivantes, la Communauté française a adopté le 09/09/2019 sa Déclaration de Politique Communautaire (DPC) (2019-2024).
Chaque mesure devra permettre l’émancipation de tous, contribuer à la réduction des inégalités et encourager la participation des enfants, des jeunes et des familles, avec une attention particulière pour les plus précarisés. Le Gouvernement s’engage à définir un plan quinquennal de lutte contre la pauvreté en collaboration avec les acteurs du secteur, ciblant en particulier la pauvreté infantile.
La préparation des jeunes, de tous les jeunes, aux exigences, aux enjeux et aux opportunités que présente l’avenir sera au cœur des préoccupations, notamment en ce qui concerne les défis technologiques, climatiques et démocratiques.
La Communauté française, à travers un enseignement d’excellence et la culture démocratisée, fera tout pour les émanciper et les préparer au monde de demain. Elle a un rôle clé à jouer dans le redéploiement économique de la Wallonie et de la Région de Bruxelles-Capitale. La poursuite du redéploiement économique des deux Régions passe nécessairement par un enseignement de qualité, ce qui nécessite entre autres une confiance accrue aux acteurs de terrain et des formations en lien avec le monde du travail. Elle veillera spécifiquement à l’adéquation entre la formation et les métiers, notamment les métiers en pénurie.
La Communauté française contribuera à rendre chacun conscient de l’urgence climatique et de la nécessité d’une transition écologique. La Communauté française apportera une contribution substantielle aux efforts en cours pour repenser nos modes de vie et de consommation et pour préparer aux nouveaux métiers de l’environnement et à l’usage des technologies propres.
Les contenus scolaires et les compétences à acquérir intégreront le mieux possible les enjeux à venir : la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la biodiversité, le défi des nouvelles technologies et du numérique, la nécessité d’une démocratie renouvelée, le développement socioéconomique, renforçant la participation des citoyens.
L’enseignement, principale compétence exercée par la Communauté française, demeurera bien entendu la priorité absolue. A travers le Pacte pour un enseignement d’excellence, les élèves recevront des apprentissages et des savoirs à la hauteur des défis qui les attendent. Le Gouvernement recherchera des moyens supplémentaires pour lutter contre le décrochage scolaire, mais aussi pour permettre aux jeunes issus des milieux en difficulté de s’affranchir et de vaincre les déterminismes de tous ordres.
Lors du conclave sur le budget 2022, le Gouvernement de la Communauté française s’est accordé sur la nécessité d’intensifier les mesures à destination des jeunes générations au travers d’un « Plan Enfance-Jeunesse 0-25 ». Ce plan, présenté fin novembre 2021, vise à renforcer les investissements en faveur des enfants et de la jeunesse. L’action de la Communauté française bénéficie en majeure partie à l’enfance et à la jeunesse. La crise sanitaire et ses conséquences n’ont pas épargné les enfants et les jeunes. En dépit des efforts de la Communauté française pour maximiser le présentiel dans l’enseignement obligatoire, l’enseignement supérieur et l’enseignement de promotion sociale, les conséquences de la crise de la COVID-19 en termes pédagogiques et de bien-être sont régulièrement soulignées par les professionnels de l’éducation. La crise a également entraîné des répercussions plus ou moins fortes sur le parcours scolaire des élèves et étudiants. Sur le plan économique, les jeunes ont aussi été touchés, particulièrement celles et ceux issus de milieux précarisés, pour lesquels la perte de revenus liée à la crise a eu le plus d’impact. Si de nombreuses mesures d’urgence ont été prises dans les différents secteurs depuis le début de la crise pour en atténuer les impacts négatifs, les moyens dégagés dans le cadre du « Plan Enfance- Jeunesse 0-25 » doivent permettre le redéploiement des secteurs pour notamment aider les enfants et les jeunes à faire face aux conséquences provoquées par la crise de la COVID-19 et à progresser vers l’émancipation et le développement de leur potentiel. La Communauté française se doit aussi de prendre des mesures ambitieuses pour répondre aux conséquences des dérèglements climatiques. La transition climatique est au cœur des investissements en Communauté française. Malgré un contexte budgétaire difficile pour l’ensemble des pouvoirs publics, le Gouvernement souhaite plus que jamais se donner les moyens de rencontrer ses ambitions via des investissements et des réformes à la hauteur des défis de demain. Face aux nombreux défis et compte tenu des compétences touchant à l’ « enfance » et à la « jeunesse » dont elle est responsable, la Communauté française se devait d’apporter des réponses ambitieuses. C’est l’objectif des mesures adoptées par le Gouvernement dans le cadre du « Plan Enfance Jeunesse 0-25 ». Ce plan, transversal, couvre tous les champs du quotidien des enfants et des jeunes de la Communauté française afin de les soutenir dans leur développement, leur bien-être et leur émancipation. Parmi les mesures du « Plan Enfance-Jeunesse 0-25 », citons : 1. Bâtiments scolaires Un large plan d'investissement ayant pour objectif premier la transition énergétique des bâtiments a été lancé par le Gouvernement et ce, via le plan de reprise et de résilience européen.
2. Numérique Le développement du numérique dans l’enseignement francophone est un défi majeur et un enjeu essentiel pour la Communauté française. C’est pourquoi le Gouvernement a, de manière structurelle et pérenne, mis des moyens financiers afin d’accompagner les élèves francophones dans la numérisation des apprentissages et de réduire la fracture numérique chez les moins de 25 ans.
3. Enseignement Si, après le 1er confinement, l’enseignement à 100% en présentiel a pu être maintenu pour tous les élèves de l’enseignement fondamental, ils n’ont pas été épargnés par les conséquences psychologiques et sociales de la crise sanitaire. Un double soutien scolaire et émotionnel, pédagogique et éducatif s’est avéré dès lors indispensable à la rentrée scolaire 2021-2022. Un renforcement supplémentaire des moyens octroyés aux équipes enseignantes, éducatives, paramédicales, sociales et psychologiques, à hauteur de 12 millions d’euros au total, a dès lors été dégagé dans l’enseignement primaire. Parallèlement, un montant de 26.923.077 euros pour l’année scolaire 2021-2022, à titre de soutien pédagogique, éducatif et psycho-social renforcé et ciblé aux élèves des écoles de l’enseignement secondaire ordinaire et spécialisé, a été obtenu dans le cadre des négociations s’inscrivant dans le plan de relance européen. Ces moyens sont venus s’ajouter à ceux déjà alloués l’année scolaire précédente pour des dispositifs de remédiation et de soutien psycho-social (19 millions). Ces mesures exceptionnelles sont articulées aux chantiers de réforme systémique du Pacte pour un Enseignement d’Excellence. Celui-ci constitue le projet phare en enseignement et représente plus de 275 millions d’investissements en 2022. Ces moyens seront notamment consacrés au renforcement de l’encadrement dans l’enseignement maternel afin d’accompagner au mieux les enfants dès leur entrée à l’école et au renforcement de la gratuité du matériel. Une enveloppe de 2,6 millions d’euros est aussi dégagée afin de lancer un appel à projets visant à lutter contre le harcèlement scolaire.
4. Enseignement/Sport/Culture L’opération « Plaisir d’apprendre » permet de soutenir l’organisation d’activités de remédiation et de soutien scolaire couplées à des activités sportives et/ou culturelles durant les vacances d’été sur l’ensemble du territoire de la Communauté française. L’opération favorise l’organisation d’activités scolaires et de détente. Elle participe également aux objectifs d’égalité des chances et de lutte contre la pauvreté. L’opération « Plaisir d’apprendre » favorise enfin les collaborations entre les communes et leurs services Enseignement et/ou Jeunesse et les acteurs locaux des secteurs de l’Enfance, de la Jeunesse, de la Culture et des Sports. Elle est dotée en 2022 d’un budget d’1 million d’euros.
5. Enseignement supérieur Le Gouvernement a décidé de booster la trajectoire du refinancement de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Initialement prévu à hauteur de 50 millions à l’horizon 2024, il sera plus élevé, avec 50 millions structurels dès 2022, 70 millions en 2023 et 80 millions en 2024. Ces moyens financiers supplémentaires permettront, entre autres, d’améliorer l’encadrement des étudiants et la qualité des formations proposées, et d’en garantir l’accessibilité pour tous. Dans ce cadre, 6 millions d’euros supplémentaires ont été dès 2021 dédiés spécifiquement à l’aide à la réussite, en priorité pour les étudiants de bac 1, car il s’agit de soutenir ce public particulièrement affecté par la crise sanitaire et de faciliter son intégration au sein de l’enseignement supérieur. Ces moyens seront dorénavant structurels et porteront les moyens dédiés aux aides à la réussite à 89 millions d’euros par an. La réforme du décret paysage, qui entend mieux baliser le début du parcours dans l’enseignement supérieur afin de lutter contre l’allongement des études et les abandons tardifs, vise également à lutter contre la précarité étudiante. Par ailleurs, le Gouvernement a également décidé de renforcer les moyens visant à garantir et à élargir l’accès à l’enseignement supérieur quel que soit son milieu économique. À ce titre, le budget « Allocations d'études » voit ses moyens augmenter de 9,2 millions d’euros en 2022 et des moyens complémentaires sont prévus afin d’améliorer l’information et la communication sur les aides existantes.
6. Enfance Via la mise en œuvre du contrat de gestion de l’ONE 2021-2025, le Gouvernement a engagé un important refinancement du secteur de l’enfance. Ce texte place tous les enfants, leur bien-être et leur développement au cœur des préoccupations. Sur le plan budgétaire, ce sont plus de 72 millions au terme de la législature qui seront mobilisés pour la mise en œuvre des politiques nouvelles. À cet effet, dès 2022, les milieux d’accueil bénéficieront de plus de 15 millions supplémentaires afin d’améliorer l’encadrement au sein des structures d’accueil. Le secteur de l’accueil temps libre bénéficiera lui aussi d’un million supplémentaire.
7. Culture Conformément aux engagements de la déclaration de politique communautaire, le Gouvernement poursuivra l’amélioration de la réalisation des droits culturels de chaque citoyen et ce, dès le plus jeune âge. Il est en effet essentiel de soutenir l’accès et la participation de tous et toutes à la Culture dès l’enfance. D’autre part, la Communauté française doit pouvoir mettre en place des dispositifs afin de permettre aux jeunes artistes d’entamer une carrière professionnelle malgré le contexte et la crise qui impactent violemment le secteur dans lequel ils se projetaient.
8. Médias et éducation aux médias Le Gouvernement travaille à l’élaboration d’un plan transversal relatif à l’éducation aux médias dont de nombreuses mesures concernent les enfants et les jeunes. Sa mise en œuvre commencera en 2022. Le financement des premières mesures est ainsi prévu.
9. Droits des femmes La déconstruction des stéréotypes de genre et de représentation, ce dès le plus jeune âge, est une priorité de la Communauté française. Pour ce faire, 105.000 euros sont dégagés pour financer des campagnes de sensibilisation aux stéréotypes de genre et aux rapports de pouvoir. Une partie de ce montant sera consacré à la formation des opérateurs des différents secteurs de la Communauté française.
10. Aide à la jeunesse Des moyens supplémentaires structurels ont été dégagés pour l'Aide à la Jeunesse à hauteur de 5,7 millions afin de soutenir les services de l’aide à la jeunesse qui continuent à apporter une aide aux enfants et aux jeunes en difficulté ou en danger.
11. Jeunesse Un grand processus de consultation, lancé à l’issue des Assises de la jeunesse, devrait déboucher sur une Conférence Interministérielle Jeunesse qui sera l’occasion pour les différents niveaux de pouvoir de s’emparer de la parole des jeunes. Par ailleurs, presque 2 millions d’euros sont dégagés pour renforcer le financement structurel des opérateurs et développer leurs actions au bénéfice de la Jeunesse.
12. Maisons de Justice Dans ce secteur, l’accent a été mis, notamment, sur le lien entre l’enfant, la famille et les parents, même en condition d'incarcération. Ainsi, plusieurs projets ont été ou vont être impulsés avec différents opérateurs (pour un montant global de 1,4 millions d’euros.)
13. Sport En sport, différentes actions ont été mises en place pour : - Sensibiliser et promouvoir l’encouragement des jeunes et des femmes à la pratique sportive mais également à la formation. Montant annuel : 100.000 euros ; - Former les cadres : il s’agit d’un appel à projets vers les fédérations sportives afin de sensibiliser, recruter et former notamment des jeunes à la fonction d’entraîneur pour renouveler les cadres sportifs en Communauté française. Montant annuel : 500.000 euros.
14. Égalité des chances En égalité des chances, le Gouvernement a pour ambition de constituer, graduellement, un réseau en Communauté française de maisons d’hébergement en vue de viser l’autonomie des jeunes dans le cadre de leur passage à l’âge adulte. C'est un projet transversal à diverses compétences qui permet de toucher tous les jeunes de 18-25 ans qui peuvent être en difficultés sur le plan social, mental ou financier. Par ailleurs, le Gouvernement a également décidé de renforcer la mesure visant la gratuité des repas scolaires. Ce sont, dès lors, pas moins de 12.500.000 euros qui seront dédiés à une alimentation saine au sein des écoles.
15. Relations internationales Le Gouvernement a la volonté d’améliorer la mobilité des jeunes. Dans ce cadre, des aides financières destinées aux jeunes pour des projets de mobilité (hors cadre scolaire) et hors projets EU Erasmus et Corps européens de solidarité (CES) via le Bureau International de Jeunesse sont mises en œuvre.
Par ailleurs, les orientations stratégiques du Gouvernement wallon pour la période 2019-2024, sont détaillées dans sa Déclaration de Politique Régionale (DPR). Dans les grandes lignes, elle prévoit :
- de réduire drastiquement la pauvreté et d'offrir à chaque citoyen(ne) wallon(ne) une vie décente ;
- de faire de la Wallonie une région exemplaire en matière de lutte contre le réchauffement climatique ;
- de permettre à la Région de se hisser parmi les régions en reconversion industrielle les plus performantes d'Europe.
Plus concrètement, en ce qui concerne la formation et l’emploi, les mesures suivantes sont programmées :
- Les centres d'insertion professionnelle seront pérennisés ;
- La DPR prévoit une augmentation du taux d'emploi de 5 % en 5 ans ;
- Le Forem fera l'objet d'une réforme destinée à aider davantage les demandeurs d'emploi dans leur recherche ;
- Le volume d'emploi et de financement seront maintenus au niveau des APE (Aides à la promotion de l’emploi) ;
- Le zéro sexisme, les métiers en pénurie, la R&D (Recherche et développement), le redéploiement de la politique industrielle et le numérique seront également au cœur de la politique régionale en matière d'emploi.
En Région de Bruxelles-Capitale, le Gouvernement, dans sa Déclaration de politique régionale (DPR), place trois axes qui vont baliser son action au cours des cinq ans à venir :
- une région qui garantit à chacun les conditions d’une vie conforme à la dignité humaine ;
- une région qui inscrit son développement économique et social dans une transition environnementale de référence à l’horizon 2050 ;
- une région à l’identité forte, ouverte au monde, qui renforce ses services aux citoyens dans une logique de lisibilité et de proximité de ses institutions.
Panorama des réformes éducatives et des acteurs du système
Les réformes éducatives sont décrites dans les paragraphes 14.1. à 14.5.
En ce qui concerne les milieux d’accueil des jeunes enfants, la Communauté française est compétente. L'Office de la naissance et de l'enfance (ONE), une institution paracommunautaire, est l'organisme de référence de la Communauté française pour toutes les questions relatives à l'enfance, aux politiques de l'enfance, à la protection de la mère, au soutien à la parentalité et à l'accueil de l'enfant. L’ONE a pour mission d'encourager et de développer la protection de la mère et de l'enfant.
En matière d’enseignement, ce sont les Communautés qui exercent l'essentiel des compétences, même si les autres niveaux de pouvoirs sont concernés par certains aspects spécifiques.
Il convient de rappeler que les systèmes d'éducation et de formation relèvent de la compétence des différentes entités fédérées de langue française en Belgique (la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française de la Région Bruxelles-Capitale ou Cocof).
L’état fédéral
En ce qui concerne l’enseignement, seules trois prérogatives reprises dans la Constitution (version coordonnée du 17 février 1994) restent de la compétence des autorités fédérales (ou nationales) :
- la fixation du début et de la fin de l'obligation scolaire ;
- les conditions minimales pour la délivrance des diplômes ;
- le régime des pensions.
La Politique scientifique fédérale est une administration fédérale chargée de préparer, exécuter et évaluer la politique scientifique et ses prolongements et plus particulièrement d’assurer l'exercice des compétences fédérales résiduelles en matière d'enseignement.
La Communauté française
La politique de l’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et supérieur et de l’enseignement spécialisé est placée sous la responsabilité du Parlement de la Communauté française et de son Gouvernement. L’enseignement de promotion sociale et l’enseignement à distance sont également de leur ressort.
Le Gouvernement de la Communauté française dispose d'une double compétence :
- il est le pouvoir organisateur de l'enseignement de la Communauté française et, à ce titre, il en fixe les structures, les programmes, les méthodes; il gère les écoles, prend toutes les mesures susceptibles d'en améliorer le fonctionnement ;
- il applique la réglementation aux écoles subventionnées, libres et officielles, conformément aux dispositions constitutionnelles et légales.
Chaque ministre est assisté d'un cabinet. C'est un ensemble de personnes qui aident le ministre dans la réalisation des tâches qui lui sont imparties (traduction dans des textes légaux des décisions prises par le Conseil et le Gouvernement de la Communauté, préparation des décisions du ministre et conseil). La durée de vie de chaque cabinet est liée à celle du gouvernement, au maximum 5 ans.
Le Ministère de la Communauté française joue essentiellement un rôle d'exécution des décisions ministérielles. Il est également associé à l'étude technique de nouvelles réglementations (lois, décrets…).
Aux différents niveaux d'enseignement, l'administration est amenée à gérer différents domaines tels que :
- le signalétique des établissements (leurs caractéristiques générales) ;
- la structure d'offre d'enseignement propre à chaque établissement (formes, années d'études, sections, options, cours, formations…, que chaque établissement est autorisé à organiser, dans le respect des normes et règles en vigueur) ;
- la conformité des grilles-horaires (la combinaison des cours suivis par chaque élève durant la semaine) ;
- la régularité des inscriptions d'élèves ;
- etc.
Au sein du Ministère de la Communauté française, c’est l’Administration générale de l'enseignement (AGE) qui exerce les fonctions en rapport avec l’enseignement.
Les Régions
Les seules compétences des Régions en ce qui concerne l’enseignement se rapportent aux transports scolaires; l'administration régionale participe également à la gestion de bâtiments scolaires conjointement avec la Communauté française.
Dans le cadre de leur politique de formation professionnelle, les Régions développent des contacts de plus en plus nombreux avec les établissements d'enseignement secondaire technique et professionnel et subsidient diverses actions conjointes entreprises / universités, par exemple dans le secteur des nouvelles technologies. La formation en alternance est dispensée non seulement par des établissements scolaires, mais également par l’IFAPME (Institut wallon de formation en alternance et des indépendants et petites et moyennes entreprises – en Région wallonne) et l' EFPME (l'EFPME est sous la tutelle du Service Formation PME, un service à gestion séparée intégré au sein des services de la Cocof – en Région de Bruxelles-Capitale). Ces formations en alternance appelées « contrats d’apprentissage » permettent de satisfaire à l’obligation scolaire. L’IFAPME et l'EFPME dépendent des Classes moyennes et relèvent de la compétence des Régions.
Dans les différents domaines où les compétences des Régions et des Communautés se rejoignent, la Communauté française, la Région wallonne et la Région de Bruxelles-Capitale élaborent des politiques conjointes.
La formation professionnelle des adultes en dehors du système scolaire (principalement les travailleurs et les demandeurs d’emploi) est de la compétence des Régions.
Quelques catégories de formations orientées vers les adultes sont du ressort de la Communauté française : l’enseignement de promotion sociale, principalement, mais aussi l’enseignement à distance et l’enseignement secondaire artistique à horaire réduit, qui se caractérise par la diversité des âges de son public.
Pour plus d’informations sur la gouvernance du système éducatif en Communauté française, voir point 2.6.
Crise COVID 19
Les trois Communautés ont toutes été impliquées dans les décisions au niveau national.
Le point de départ de la démarche des Communautés belges est de garantir le droit à l'apprentissage de chaque enfant, de chaque élève de l'enseignement maternel, primaire et secondaire. La Belgique veut maximiser le temps d'enseignement en classe. Une offre numérique / à distance est un bon complément, mais un véritable enseignement à distance n'est une alternative que s'il est requis par les réglementations en matière de santé et de sécurité.
En Belgique, les écoles de tous les niveaux ont été fermées à partir du 16 mars 2020. Cependant, les écoles et les centres d'accueil de la petite enfance ont offert un service de garde d'enfants pour les familles travaillant dans des secteurs dits "essentiels" (soins de santé, distribution, etc.), pour les familles qui n'avaient pas d'autre solution de garde et pour les situations sociales.
Par la suite, en fonction de la situation sanitaire, différents scénarios ont été mis en place.
Plusieurs mesures ont également été mises en œuvre :
- Port du masque ;
- Distanciation sociale ;
- Désinfection ou lavage des mains ;
- Aération des locaux ;
- Diminution de la capacité d’occupation des locaux dans l’enseignement supérieur.
Dans l’enseignement fondamental et secondaire, les écoles sont essentiellement restées complètement ouvertes. À certaines périodes toutefois, elles sont restées totalement fermées plusieurs jours. Enfin, l’enseignement s’est aussi fait sous forme hybride lorsque le présentiel complet n’était pas possible.
OUTILS ET RESSOURCES
Dans le contexte de crise liée à l’épidémie de coronavirus, plusieurs outils et ressources existent, ont été renforcés voire créés afin d’assurer la continuité des apprentissages et évaluations, notamment « e-classe ».
e-classe est la plateforme de ressources pédagogiques créée par la Communauté française en partenariat avec la RTBF/Sonuma à destination de la communauté éducative. Son catalogue de contenus est constamment enrichi et reprend :
- les évaluations externes, pistes didactiques, recherches en éducation, guides, fiches-outils… provenant de l'Administration générale de l'Enseignement ;
- des ressources audiovisuelles provenant de la RTBF, de la Sonuma et d'Arte ;
- les dossiers pédagogiques, guides informatifs et supports didactiques réalisés par les Services et Administrations générales du Ministère de la Communauté française ;
- des ressources et outils pédagogiques sélectionnés par les Consortiums regroupant les universités et les hautes écoles ;
- des articles et des ressources spécifiques à e-classe, comme une sélection mensuelle d'outils et applications numériques à vocation pédagogique.
Les ressources couvrent toutes les disciplines et tous les niveaux de l'enseignement obligatoire (du maternel au secondaire). Elles sont validées pour leur potentiel pédagogique et garanties en matière de respect des droits d'auteur. Des thématiques sont régulièrement créées pour regrouper plusieurs articles, ressources, vidéos, etc., en lien avec l'actualité. L'accès à la plateforme est gratuit, et réservé aux détenteurs d'un matricule enseignant.
Dans l'enseignement supérieur, l'objectif était de maintenir autant que possible le calendrier académique pour éviter de faire perdre du temps aux étudiants dont le parcours d'apprentissage était déjà bien avancé avant l'entrée en vigueur du confinement - et notamment pour éviter de retarder l'obtention du diplôme des étudiants qui sont en dernière année - tout en assurant l'égalité entre les étudiants qui présentent le même examen.
Pour atteindre cet objectif, différentes dispositions ont été adoptées afin d'accorder aux établissements d'enseignement supérieur la flexibilité nécessaire pour poursuivre autant que possible leurs activités d'apprentissage tout en tenant compte de la diversité des situations des étudiants, tout en établissant des lignes directrices et des garanties afin d'assurer l'information des étudiants et l'égalité entre tous les étudiants.
Dans la mesure du possible, les activités de stages dans l'enseignement supérieur ont été maintenues, notamment pour les étudiants inscrits en fin de cycle, le but étant de permettre l'accès le plus rapide à la profession.
En ce qui concerne la Formation des adultes, l'objectif principal était de maintenir, dans la mesure du possible, le calendrier de l'année universitaire afin de permettre aux futurs diplômés d'entrer sur le marché du travail ou de poursuivre leur projet de reconversion professionnelle. Les mesures décidées visent à limiter l'impact de la pandémie sur les apprenants et à éviter un allongement des études qui engendrerait un risque accru de précarité chez les apprenants de l'enseignement de promotion sociale.
REFERENCES
Toutes les informations et mesures concernant la crise du coronavirus peuvent être consultées à l'aide du lien ci-dessous :
Coronavirus : https://www.info-coronavirus.be/fr/