Dimension européenne, mondiale et interculturelle du cursus
Au-delà des références décrétales, des Socles de compétences et des Compétences terminales, les programmes de cours sont nombreux à faire référence à l’internationalisation et à l’européanisation de l’enseignement, et ce, quel que soit le réseau ou le niveau d’enseignement. Les programmes de géographie et d’histoire comportent une large partie de sujets européens et internationaux, les programmes de langues affirment fréquemment la nécessité des échanges linguistiques insérés dans le curriculum, etc. La dimension européenne et internationale dans l'enseignement en général et dans les programmes d’études en particulier est une des préoccupations des responsables de l'éducation et de la formation de la Communauté française.
La nécessité de mettre en évidence la dimension européenne dans l'enseignement peut prendre différentes formes qui couvrent divers domaines dans les contenus disciplinaires et dans la formation des enseignants. Au niveau des établissements scolaires, le Décret-missions (24 juillet 1997) prévoit en son article 9 que tous les pouvoirs organisateurs d’enseignement en Communauté française doivent adapter la définition de leurs programmes d’études et leur projet pédagogique afin de prendre en compte l’influence croissante de la dimension européenne et internationale de l’éducation. Dans sa définition du cadre à donner à la définition des programmes d'études et des projets pédagogiques des pouvoirs organisateurs, le Décret-missions mentionne donc explicitement l’adaptation à la compréhension du milieu de vie, de l'histoire et, plus particulièrement, des raisons et des conséquences de l'unification européenne, l’intérêt de connaître des langues autres que le français et, principalement de communiquer dans ces langues, la transmission de l’héritage culturel dans tous ses aspects et la découverte d’autres cultures, qui, ensemble, donnent des signes de reconnaissance et contribuent à tisser le lien social.
Ce type de recommandation conduit inévitablement à un renforcement de la place de sujets se rapportant à l’Union européenne et à son identité dans différentes disciplines. Par exemple, en histoire et en géographie, les Socles de compétences et les Compétences terminales prévoient, parmi d’autres « moments clés », une étude approfondie de la place occupée par la Belgique en Europe et dans le monde. En éducation artistique, les mêmes socles prévoient que les élèves doivent pouvoir aisément identifier « l’autre » : sa culture, son art, son folklore, ses différences, etc. Dans les compétences terminales relatives aux langues étrangères, la référence à l’internationalisation de l’enseignement est omniprésente et dans celles relatives aux langues anciennes, il est également prévu de mettre les aspects les plus importants de la civilisation grecque et de la civilisation romaine en rapport avec la culture contemporaine en Europe et avec les éléments constitutifs des identités individuelles et collectives, en prenant en compte sa dimension européenne et universelle.
Enfin, à partir du 1er septembre 2016 dans l'enseignement primaire et à partir du 1er septembre 2017 dans l'enseignement secondaire, pour les établissements qui offrent le choix entre les différents cours de religion ou de morale non confessionnelle : au moins une des deux heures consacrées à ces sujets devra être consacrée à un cours de philosophie et de citoyenneté. Ce cours fait partie de la formation obligatoire. Dans les autres établissements, le contenu et les objectifs du cours de philosophie et de citoyenneté doivent être acquis de manière transversale.
L'objectif principal du décret est le développement des compétences et des connaissances des élèves en matière d'éducation à la philosophie, à la citoyenneté et à la démocratie. Le référentiel et les programmes de ce cours d’Education à la philosophie et à la citoyenneté prévoient, au niveau de la compétence « s’ouvrir à la pluralité des cultures et des convictions », tout l’aspect lié à la reconnaissance de la pluralité des valeurs et des cultures.
Partenariats et réseaux
Erasmus+ est le programme de l’Union européenne pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport. Il est ouvert à tous les établissements scolaires dès la maternelle. Des fonds sont disponibles pour des projets de mobilité (action clé 1) et des partenariats stratégiques (action clé 2) en Europe. Le programme Erasmus+ est ouvert à 34 pays en Europe et, sous certaines conditions, à d’autres pays dans le monde.
Les projets de mobilité permettent au personnel des établissements scolaires d’aller se former à l’étranger. Ces activités doivent s’inscrire dans une stratégie de développement de l’établissement en lien avec ses besoins et sa réalité de terrain. Les participants peuvent assister à un cours ou séminaire, réaliser un stage d’observation ou partir enseigner dans une école partenaire. Les projets de mobilité offrent également la possibilité aux élèves de l’enseignement qualifiant (technique et professionnel) et de l’enseignement en alternance de réaliser un stage dans une entreprise à l’étranger. Les écoles ont également la possibilité d’inviter des experts d’entreprises étrangères à venir donner cours.
Les partenariats stratégiques permettent la coopération autour d’une thématique commune entre organismes actifs dans l’éducation et la formation. Ils peuvent aller du simple échange de bonnes pratiques au développement de productions innovantes. Selon les objectifs du projet, celui-ci sera ouvert aux élèves, au personnel ou tout autre intervenant concerné par la thématique développée dans le cadre du projet. Cela permet à des classes entières ou à des groupes d’élèves de travailler sur une thématique commune et de participer à des échanges entre pays partenaires.
En Communauté française, le programme est géré pour l’Union européenne par l’Agence francophone pour l’éducation et la formation tout au long de la vie (AEF-Europe). Chaque année, l’Union européenne publie un Appel à nouveaux projets suite auxquels les organismes intéressés peuvent répondre en envoyant leur candidature afin d’obtenir un financement pour leur projet.